Centre d'action bénévole de Rouyn-Noranda

Quelles sont les conditions favorables permettant aux personnes ainées de demeurer dans leur quartier rural


25 Mai 2021

Le comité de recherche du projet Vivre et vieillir ensemble dans nos quartiers ruraux (VVEQR) présente les constats de la recherche-action participative qui s’est tenue au cours de la dernière année. Ce projet est porté par le Centre d’action bénévole de Rouyn-Noranda (CAB-RN), en collaboration avec les membres de la Table des ainés de Rouyn-Noranda.

Rappelons que le projet VVEQR est un projet innovant visant à diminuer l’isolement social des personnes ainées des quartiers ruraux de Rouyn-Noranda, tout en favorisant leur maintien dans leur communauté d’appartenance. Ce projet comporte trois phases :

  • Phase 1 : implantation du travail de milieu auprès des ainés des quartiers ruraux;
  • Phase 2 : recherche-action participative;
  • Phase 3 : forum citoyen avec mise en œuvre collective des actions identifiées précédemment.

La crise sanitaire de la COVID-19 est venue bousculer les activités impliquant de repousser les échéances. Néanmoins, la phase 2 est maintenant terminée et les résultats furent présentés lors d’une conférence de presse virtuelle qui s’est tenue le 25 mai 2021. D’ailleurs, les résultats sont disponibles sous forme de rapport de recherche à l’adresse www.benevolern.com/projets/vveqr .

 

PHASE 2 : LA PAROLE EST AUX PERSONNES AINÉES

Débutée à l’automne 2019 et terminée en mars 2021, la phase 2 consistait en une démarche de recherche-action participative s’inscrivant comme un processus de réflexion où les personnes ainées vivant dans les quartiers ruraux sont au centre des préoccupations. Leur participation fut centrale pour planifier la démarche, pour nommer les problèmes rencontrés et pour identifier des pistes d’action qui pourront être mises en place lors de la phase 3. Voici quelques éléments que vous retrouverez dans le rapport de recherche.

Les conditions favorables

Les personnes ainées font le choix de demeurer dans les milieux ruraux puisqu’elles y trouvent plusieurs avantages. Ces avantages sont liés en premier lieu au territoire, qui permet de maintenir un mode de vie propre aux milieux ruraux. Un fort sentiment d’appartenance est aussi à considérer alors que la majorité des personnes ainées rencontrées demeurent dans leur quartier depuis plus de 40 ans. Comme le souligne ce participant : « C’est le village qui m’a vu naître, j’ai des racines quand même profondes, sentimentales […]. Pour moi c’est vraiment chez nous. ».

La recherche permet notamment de mettre en lumière l’importance du « chez soi » qu’on aime et qu’on adapte. La présence de repères ainsi que la possibilité de s’appuyer sur un réseau de soutien sont précieux. L’accès à la nature pour les loisirs et la tranquillité sont aussi des facteurs à considérer. Soulignons enfin que la présence de services et de ressources est une condition essentielle pour le maintien des personnes ainées dans les secteurs ruraux (par exemple, la présence d’un dépanneur, d’une station-service, d’un point de service du CLSC, services d’entretien ménager, etc.).

Une réalité particulière et des enjeux propres aux quartiers ruraux

L’un des principaux enjeux identifiés est l’accès aux ressources et aux services. Ces éléments sont intrinsèquement liés à l’état de santé des personnes ainées. L’accès aux ressources fait référence aux enjeux de connaissance, de disponibilité et d’accessibilité financière aux ressources et aux services. On pense ici aux services sociaux et de santé, mais également à la dévitalisation de certains milieux ruraux qui diminue la présence de services en tout genre et de main-d’œuvre.

Lorsque les ressources et services ne sont pas disponibles dans les communautés rurales, le transport devient un enjeu de taille. En ce sens, plusieurs personnes ainées interviewées affirment qu’elles devront quitter, à regret, leur milieu si elles perdent leur permis de conduire ou si la santé devient défaillante, comme le mentionne ce participant ainé : « J’ai dit dans les années à venir si chu pu capable de conduire mon char pis j’ai d’la misère avec ma santé, y peut y avoir une pancarte "Maison à vendre" pis s’en aller en ville. ». Il importe donc de contribuer à mettre en place les conditions favorables pour soutenir les personnes ainées.

 

COMMENT LES PERSONNES AINÉES DES QUARTIERS ONT VÉCU LA CRISE SANITAIRE ?

La crise sanitaire et les mesures de prévention liées à la COVID-19 ont mis en évidence plusieurs problèmes déjà présents en plus d’en créer de nouveaux. L’isolement social a été exacerbé par l’impossibilité d’accéder aux lieux de socialisation et de voir les enfants et les petits-enfants. Les personnes interviewées ont rapporté avoir subi des comportements ou des remarques âgistes, en plus d’être ébranlées par l’hécatombe et les conditions de vie dans les centres d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD) et les résidences privées pour ainés (RPA). Certains milieux ruraux furent plus désavantagés que d’autres n’ayant pas accès à Internet haute vitesse ou lorsque les services de livraison (pharmacie et épicerie, par exemple) n’étaient pas disponibles.

Néanmoins, il faut souligner la capacité des personnes ainées rencontrées de retirer du positif de cette situation exceptionnelle. Parmi les aspects positifs, ces personnes ont mentionné l’augmentation de la solidarité et de l’entraide, l’amélioration des liens familiaux et le temps pour faire des choses qui étaient toujours remises à plus tard ainsi qu’une meilleure reconnaissance des travailleuses et des travailleurs de la santé. Plusieurs personnes ont aussi développé leurs compétences dans l’utilisation des technologies de l’information afin de garder le contact avec leur famille et leurs amis.

ET MAINTENANT, PLACE À LA PHASE 3

Maintenant que les problèmes rencontrés par les personnes ainées des milieux ruraux de Rouyn-Noranda furent nommés et que la recherche-action participative a permis de réfléchir à ces problèmes et à soulever certaines pistes de solution, il est temps de passer à la phase 3. Lors de cette phase, le CAB-RN et les membres du comité de recherche espèrent créer un mouvement de mobilisation et de solidarité où l’ensemble des acteurs seront appelés à contribuer, à soutenir, et donc à coconstruire le « Vivre et vieillir ensemble dans nos quartiers ruraux ». Cela se fera, entre autres, par la tenue d’un forum citoyen (prévu à l’automne 2021) qui permettra aux personnes ainées et aux différents acteurs qui œuvrent auprès de ces personnes d’identifier les priorités, de contribuer à l’action et de mettre en place des solutions collectives par et pour les personnes ainées. Nous invitons donc toutes les personnes intéressées à se joindre au projet VVEQR en contactant Kathleen Baldwin (chargée de projet) par téléphone au 819 279-0419 ou par courriel à [email protected] .

Quelles sont les conditions favorables permettant aux personnes ainées de demeurer dans leur quartier rural

Source : Kathleen Baldwin


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